J'ai revu ces photos de toi que tu m'avais envoyées. J'ai souri. J'ai pensé à toutes ces paroles échangées. A notre désir de vivre dans une maison de campagne. A mes projections de mon corps, blotti contre le tien près d'une cheminée flamboyante. De cette autarcie docile qui nous aurait si bien convenus.
J'ai réécouté Mads Langer, Robert Francis....
« In a way it's all a matter of time. »
Je n'ai pas su te donner assez. Je suis revenu mille fois, alourdi de regrets, te promettant que j'étais prêt. Tu y as cru un peu, par politesse ou certitude. Je ne sais plus.
Je me souviens de ta bouche. De mes rêves à l'atteindre.
J'ai repensé à Calais où l'on échangeait chaque soir. J'étais éreinté, tu illuminais mes fins de soirées. Tu enchantais mes nuits. Nous avons été heureux.
Le souvenir du bonheur est-il supérieur au bonheur immédiat ?
Je ne t'ai pas chassé de ma vie. Je ne veux pas essayer. La tentative est vaine. Il y aurait trop de roses et de soleils à jeter.
Je ne sais plus qui est allé vers l'autre. Je me souviens d'une évidence flamboyante, jamais ressentie de moi jusqu'alors. Parfois, l'idée de te savoir heureux dans d'autres bras me bouleverse. Je serre les poings pour m'ordonner de croire que mon bonheur est peut-être contre une autre épaule que la tienne. Je ne suis pas sûr que la mascarade dure.
Beauty
